Sooninkara et l’esclavage : Des révélations alarmantes !

Depuis quelques temps le sujet sur l’esclavage défraie la chronique au Mali en Mali et dans la région de Kayes en particulier. C’est dans ce cadre que le samedi 19 janvier 2019, une conférence de presse s’est tenue à la Maison de la Presse à Bamako. Cette conférence est a été initiée par l’association soninké « Ganbaanaaxu Fedde » qui veut dire association d’égalité, unicité en collaboration avec l’association TEMEDT de Kidal. Le thème de la conférence a porté sur l’esclavage et principalement le cas du Mali dans la région de Kayes. Lors de cette conférence plusieurs ministres, honorables députés, représentants d’associations , l’Union Africaine et autres présents.
Une projection sur les cas des victimes de l’esclavage a été faite au public. Dans les images, on note plusieurs cas de traitements inhumains, des images sensibles aux âmes, des jeunes et vieux matés, attachés des cordes comme des moutons entassés dans les motos taxis, certains ont été obligés à faire des travaux forcés, des gens blessés dans leurs corps et dans leurs âmes, une fillette dans la main de sa mère a sévèrement reçu des coups graves dans l’œil, des coups des machettes dans le ventre, des têtes percées laissant couler de sang, parce qu’ils refusent d’être sous le joug de l’esclavage dont leurs arrières parents ont subi très longtemps. Certaines victimes ont désespérément vu disparaitre tous leurs biens, des maisons, des troupeaux, des champs de cultures, etc. D’autres ont dû faire passer l’hivernage sans cultiver car ils ne possèdent plus des terres dans les villages où ils vivent il y a des décennies. La plupart de ces victimes portant toujours les marques sur les corps étaient présentes dans la salle de conférence. Elles ont été présentées au public. Ces hommes et femmes sont issus des patronymes Coulibaly, Diarra, Diakité…Tous ces faits se sont passés dans des villages et communes soninké dans la région de Kayes. Des autorités auraient été informées, mais le silence y demeure pour l’instant.
Dans les propos des personnalités présentes comme la vice-présidente de TEMEDT, son adjoint, le ministre Mohamed Aly Bathily, j’en passe, ont fait savoir l’existence de la pratique de l’esclavage au Mali. Selon le ministre, l’esclavage n’existe pas seulement chez les Soninkés, ça existe dans tout Mali, le cas des régions du Nord est encore pire car plus de 800 mille enfants auraient été vendus au Tchad, Niger et au Mali. Des parents qui sont informés, ont déposé des plaintes dans les tribunaux du pays, le pouvoir a élaboré des lois contre cette pratique du moyen âge, mais la crise du Nord a fait que les hautes autorités ont fait dos à l’application de ces lois. Le ministre rappelle que la non application des lois a fait détruire le Jérusalem. Donc selon lui et tant d’autres, le dialogue social et les politiques peuvent jouer un grand rôle et surtout que le pouvoir prend ses responsabilités afin d’éviter une guerre civile. Les associations Ganbaanaaxu et TEMDT demandent une justice impartiale entre les fauteurs et les victimes. Elles lancent un appel à la communauté internationale de prendre acte à ces atrocités commises dans la région de Kayes.
À titre de rappel, selon le jeune Lassana Konaté, le porte-parole de l’association soninké « Ganbaanaaxu Fedde », elle aurait vu le jour en 2017 à Fégi dans la région de Kayes. Et cela suite à des refus de certains enfants issus de la diaspora française qui des visites aux villages auraient dû entendre dire que telle personne est esclave, telle famille est une famille des esclaves, etc. Donc, l’association lutte afin que l’égalité demeure entre les hommes et femmes sans distinction des patronymes ou quoi que ce soit dans tous le Mali et particulièrement dans les villages du Sooninkara. Cette mutation sociale qui aurait commencé depuis le mois d’octobre de l’année 2018, continue à créer la cohésion sociale, le vivre ensemble entre des hommes et femmes qui cohabitent il y a des décennies ou des siècles.
Est-ce dire que le Sooninkara lance son printemps comme celui des arabes en 2010. L’étiquette patronyme doit-elle déchirer ou unir les hommes et femmes ?
Bandiougou DRAME, Kayesinfos

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