KAYES : AMSOPT lance son événement mobilisateur des décideurs

Association Malienne pour le Suivi et Orientation des Pratiques Traditionnelles(AMSOPT) en collaboration avec ONUFEMMES et le Fond Mondial de la femme(FMF) a organisé le mardi 02 octobre 2018 dans la salle de Conférence de Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali à kayes, un événement mobilisateur des décideurs politiques afin de fédérer les énergies autour des femmes et des jeunes filles adolescentes sur le thème « Prévention ,Protection et Réponses contre l’excision et mariage d’enfants des filles/femmes » . Cette activité a réuni les autorités administratives ,politiques et la société civile de kayes.
Les violences basées sur le genre(VBG) selon les organisateurs « sont des problèmes de protection ,de santé et de respect des droits humains qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les filles /femmes et les enfants en particulier ,ainsi que sur les familles et les communautés et elles existent partout au Mali ». Malheureusement ,peu de statistiques nationales existent pour confirmer la gravité du problème  » regrette la coordinatrice de AMSOPT KAYES
Au Mali, le taux de prévalence des Mutilations Génitales Féminines/excision(MGF/E) demeure très élevé chez les filles de 0-14 ans(76°/°) et les femmes de 15-45 ans(83°/°) selon MICS 2015. Malgré le fait que la pratique constitue une atteinte à la santé physique ,psychologique et une violation de l’intégrité physique, elle demeure un sujet très sensible au sein de la société malienne. Par ailleurs on note que 16°/° des filles sont mariées avant 15 ans et 49°/° des femmes de 15-49 ans avant 18 ans.

La région de kayes est une zone dans laquelle les violences basées sur le genre tels que l’excision et le mariage des enfants enregistrent de forts taux de prévalence. Selon l’EDSM V 2012-2013,81,5 °/° des filles de 0à 14 ans et 95°/° des femmes de 15 à 49 ans de kayes sont excisées. Ces taux de prévalence sont plus élevés que ceux du niveau national ou l’EDSM enregistre 69°/° des filles de 0à 14 ans et 91 °/° des femmes de 15-49 ans excisées.
Selon la coordinatrice régionale d’AMSOPT Mme DIALLO Fatoumata SANGARE, pour réduire le nombre de filles victimes de ces pratiques néfastes et réduire les chiffres de prévalence , l’AMSOPT œuvre depuis 2006 à la promotion de l’abandon des MGF /E et des mariages des enfants en travaillant sur le changement des comportements et des normes sociales afin qu’elles soient plus favorables aux filles et femmes et conformes aux droits des enfants.

Aujourd’hui un changement de stratégies et d’approches en matière de santé de filles /femmes s’impose si on veut augmenter leur efficacité et mieux toucher les cibles en situation de vulnérabilité comme les 10-14 ans, les filles déscolarisées ,les adolescentes mariées ,les filles vivant sans leurs parents.
Des nombreuses autres études démontrent l’importance cruciale de mieux prendre en compte les jeunes et plus particulièrement les filles. En effet ,en plus de l’excision et le mariage d’enfants ,c’est parmi cette population que l’épidémie à VIH, les IST ,les grossesses non désirées et les avortements à risques font le plus de ravages dont de violations de leurs droits à la vie, survie et développements.
Cette activité d’echanges a été bénéfique et les décideurs ont pris position en faveur de la santé et des droits humains des filles /femmes par la signature d’une attestation, ensuite les actions existantes en faveur des filles/femmes ont été mises en valeur et les participants ont été informés des méfaits de l’excision et des recours possible en cas de menace d’excision ou de mariage précoce.

Alamako DIABATE

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