Le festival Ecrans noirs, l’un des principaux festivals de cinéma en Afrique, s’est achevé vendredi 20 juillet 2018 à Yaoundé. Quinze distinctions ont été remises aux acteurs du cinéma africain au terme d’une semaine de compétition. Le prix le plus prestigieux, l’Ecran d’or, a été remporté par la réalisatrice Machérie Ekwa Bahango, de RDC, pour son film Maki’la.
Prix du meilleur film d’Afrique centrale : la paire camerounaise Paul Samba et Chinepoh Cosson pour Rebel Pilgrim. Ecran du meilleur documentaire : Thomas Grand et Moussa Diop, du Sénégal. Le rideau tiré sur cette 22e édition, Bassek Ba Kobhio, réalisateur et directeur du festival Ecrans noirs, peut afficher sa satisfaction :
« C’est un très bon cru ! C’est un très bon cru divers. Des films qui sont venus de tous les coins de l’Afrique : du Maroc, de la Tanzanie, de l’Algérie, de la Tunisie, mais aussi de l’Afrique du Sud… un très bon cru avec une difficulté, d’ailleurs, au niveau de la sélection. Et ça c’est beau, quand la programmation a des difficultés au niveau du choix. »
« Une étoile qui brille dans le firmament »
Au compte des satisfactions, Maki’la, de la Congolaise Machérie Ekwa Bahango qui, pour un coup d’essai, a réalisé un coup de maître en remportant l’Ecran d’or, le prix le plus important du festival.
« La particularité, c’est que d’abord, beaucoup de gens ont été surpris que ce soit un premier film », rappelle le directeur d’Ecrans noirs.
« Il y a une espèce de maîtrise de la réalisation qui en a étonné plus d’un, selon Bassek Ba Kobhio. Non seulement c’est un premier film, mais c’est un film d’une fille autodidacte. On peut avoir, une année sur 20, une jeune pépite qui sort, une étoile qui brille dans le firmament. Et ça, c’est le cas de cette jeune femme de République démocratique du Congo, avec laquelle il faudra compter absolument. »
La problématique de la distribution
Mais pour Bassek Ba Kobhio, tout n’est pas gagné. Outre les défis liés à la production, la problématique de la distribution est toujours aussi épineuse : « On a beau implanter, donner toutes les facilités aux entreprises, donner des facilités fiscales, douanières et autres, domaniales », rien n’y fait.
« Ils implantent leurs salles de cinéma et ne s’occupent pas du cinéma local, ils s’en foutent. Et nous sommes obligés de payer des fortunes pour occuper ces salles, regrette le directeur d’Ecrans noirs. Il va falloir que le Cameroun, par exemple, se dise : mais où est-ce qu’on pourrait avoir des salles où les jeunes Camerounais pourraient diffuser les films dans de bonnes conditions ? »