Les dégâts causés par les oiseaux granivores sur les cultures sont énormes. Comme rapporté par le Chef du secteur de l’Agriculture de Diéma, Aguibou BAH, les superficies perdues pour l’ensemble du cercle de Diéma sont estimées à 867, 8 ha. Le lundi 4 novembre 2018, poursuit-il, des attaques d’oiseaux granivores (moineaux laiteux) nous ont été signalées par des producteurs agricoles venus de plusieurs villages. Les dégâts concernent surtout les dernières cultures, notamment le sorgho et le gros mil, ou gadiaba. Des dispositions urgentes ont été prises au niveau de nos différents sous-secteurs. Des visites de terrain ont été effectuées conjointement par le secteur de l’agriculture et l’office de protection des végétaux, OPV, pour constater de visu les dégâts. Des messages de sensibilisation ont été diffusés au niveau des radios de proximité, demandant aux propriétaires de champs, de procéder à la récolte précoce, d’assurer la surveillance permanente de leurs cultures, de veiller à l’application correcte des méthodes de lutte traditionnelles et mécaniques. Poulo, producteur à Guédébiné, affirme que les oiseaux ont dévoré la majeure partie des champs de leur village. Plus de 50 champs de gros mil ont été endommagés. Hommes, femmes, jeunes et vieux, tous se sont mobilisés des jours durant pour traquer, selon ses propres termes, les emmerdeurs. Chez-nous raconte cet autre, pour chasser les oiseaux, les enfants mettent des cailloux dans des bidons, qui produisent des bruits assourdissants, d’autres crient à gorge déployée, ou lancent des pierres. Hady ajoute qu’avant on dressait des masques en forme d’individus habillés en haillons dans les champs pour effrayer les oiseaux. Mais de nos jours, les oiseaux sont trop rusés, ils sont devenus comme des personnes humaines, les masques ne les font plus fuir. Etant grand producteur lui-même, le Maire de la commune rurale de Lambidou, Mamadou COULIBALY, prie chaque jour Dieu afin qu’Il épargne sa commune de ces oiseaux qu’il qualifie d’assassins. L’élu est fortement engagé dans la sensibilisation des populations de sa commune. Moussa, le vaccinateur, affirme qu’à Sansankidé, ce sont ceux qui ont leurs champs dans les bas-fonds et aux abords des collines qui ont été les plus victimes. Les dégâts portent sur les dernières cultures, principalement le sorgho. A en croire, Abdoulaye, producteur à Fatao, aucun champ n’a été épargné. Ils s’attaquent au gadiaba, qu’ils aiment surtout. L’homme ne cache pas son désespoir. Il n’est pas sûr de récolter cette année les 3 tonnes de mil sur lesquelles il comptait. Bonota, lui, a vu ses 5 hectares de sorgho emportés. Chaque fois qu’il y pense, il secoue la tête. Depuis 15 jours, du lever au coucher du soleil, les femmes et les enfants d’Adama, sont sur pieds, pour chasser les oiseaux. Boubou dont les champs ont étés sérieusement touchés lance un appel pressant à l’endroit des ONG de la place afin de prévenir d’éventuelles crises alimentaires.
Ouka BA( correspondant de kayesinfos à Diéma)