Nioro du Sahel : les fortes pluies provoquent des inondations

Nioro du Sahel : les fortes pluies provoquent des inondations
Il y a juste trois mois, les populations de Nioro et environs se livraient à des séances de lecture de coran et de prêches pour demander de la pluie à cause de la forte chaleur et du manque d’eau pour les cultures.
Aujourd’hui ; le phénomène contraire se produit car personne n’en veut.
Les populations de la vieille Cité religieuse ont en mémoire l’hivernage de l’année 1997. On se souvient encore, des ménages obligés de quitter leur domicile pour être logés chez des voisins ou dans les écoles car leurs habitations s’étaient effondrées ou menaçaient sérieusement de s’écrouler.
Ici, que l’on soit jardinier, éleveur ou agriculteur, personne ne veut encore de la pluie.


En une décade (du 25 Août au 05 Septembre) il est tombé plus de 300 mm d’eau soit la quantité d’eau d’une année au sahel, chose que les sahéliens de Nioro n’ont vu depuis plus d’un siècle. De la pluie, encore de la pluie et rien que de la pluie. Partout c’est des flaques d’eau.
De l’eau dans les rues, dans des concessions et même dans les chambres sont visibles partout.
Des maisons s’écroulent au niveau de tous les quartiers. Pas de perte en vie humaine mais les eaux ont déjà causé d’énormes dégâts matériels.
Au niveau du quartier Koulouba des constructions réalisées sur le passage des eaux menant au pont ATT Bougou vers l’hôtel « Wala Yawta », ont dévié la direction de l’eau qui se déverse dans les maisons voisines provoquant ainsi des inondations.
Le principal pont qui divise la ville en deux, se remplit souvent d’eau et se déverse par endroit dans les concessions voisines.
Partout des maisons tombées.
Les populations de Malicounda, quartier périphérique de Nioro entièrement construit en banco est le plus touché. Après la prière du crépuscule le vendredi, ils ont prié à la mosquée pour l’arrêt des pluies.
Pendant les périodes des grandes précipitations, la grande mare de Tichitt communément appelée Babala Goumba se remplie d’eau et déverse son contenu dans les familles voisines provoquant souvent des inondations. Cela se solde par une peur pour les populations riveraines de cette mare qui existe depuis plus de cent ans. En ce moment, les enfants et les animaux sont menacés de noyade.
Fatoumata DIA est une vieille de soixante-douze ans. Pour elle, cette grande mare, qui se situe au plein cœur de la ville et qui est le déversoir de toutes les eaux de ruissèlement de la ville. Elle doit être protégée et même asséchée pour amener de la quiétude chez les habitants des familles avoisinantes. Elle affirme que la dite mare l’a vu naitre et grandir.

Elle raconte qu’à chaque hivernage, la mare est inondée. « La cour de ma maison se remplit d’eau»,dit-elle. Les risques de noyade et de maladie deviennent monnaie courante car des enfants s’amusent dans l’eau sale infestée de toutes sorte de déchets. Les mouches et les moustiques s’y donnent rendez-vous dans un grand bruit de grenouilles et de crapauds en fête. Pour la vieille, les autorités municipales doivent trouver une solution définitive à ce problème qui a toujours été une menace pour les populations des quartiers Diaka, Maguiraga Counda et Tichitt.

Un peu plus loin au niveau du quartier Diaka, Monsieur Bakary SYLLA, marabout de son état, s’inquiète. Pour lui les caniveaux sont bouchés et l’eau ne trouvant pas de passage se dirige vers les habitations.. Selon lui, si les autorités locales n’envisagent pas le curage des caniveaux, les concessions de l’entourage du poste de police jusqu’au périmètre maraicher des femmes risquent cette année inondation.
Après les pluies la route qui entre dans le quartier Diaka en passant derrière le poste de police ressemble à un fleuve.
Le pont qui relie l’unique lycée public à la ville est totalement saccagé, emporté par les eaux.
Aussi, les eaux de ruissèlement ont endommagé des installations de la SOMAGEP, rendant ainsi difficile le ravitaillement en eau potable.
Les panneaux publicitaires à l’entrée de la ville ne sont pas épargnés. Certains sont arrachés par les fortes eaux.
Malgré la menace, la pluie continue à tomber.
Nioro du Sahel, Moussa DIAKITE

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