Nioro du Sahel : La colère des épouses militaires

Des centaines de femmes, épouses de militaires ont pris tôt d’assaut ce jeudi 21 mars à travers une marche la plus grande artère de la ville. Elles se sont ensuite regroupées devant le camp militaire El Hadj Omar TALL pour empêcher toute rentrée ou de sortie. Coiffées de turbans rouges et en larmes, prononçant des slogans de détresse, elles ont barricadé le boulevard principal de l’entrée de la ville, empêchant du coup tout passage sur cette voie. Notons que dans l’attaque de Dioura, Nioro a payé la lourde tribue avec plus d’une dizaine de morts. Elles réclament que justice soit fait dans les différentes tueries dont leurs maris sont victimes. L’objectif général de ce rassemblement des épouses de militaires devant le camp n’est pas seulement montrer leur mécontentement mais surtout d’empêcher le chef d’état major de l’Armée de terre d’accéder au camp. Dès l’annonce de l’arrivée de ce dernier les femmes sont à pied d’œuvre depuis la veille pour empêcher à tout prix son accès au camp. A 11 h10 mn très exactement l’avion militaire transportant le CEMAT a atterri à l’aéroport de Nioro. Dès leur arrivée devant le camp vers 11h30, les occupantes des lieux ont mis du feu aux pneus et chassé les visiteurs qui ont remboursé chemin pour retourner vers l’Aéroport. A l’instant où nous mettons sous presse , le Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre et sa délégation sont empêchés par les femmes de rentrer dans le camp. Les femmes menacent de les bruler. Pourchassés par les assaillantes, les visiteurs ont foncé sur l’Aéroport pour décoller avant l’arrivée de la foule. Ils ont échappé belle. Malgré les interventions des autorités locales et religieuses, ces femmes aidées par certaines autres de la ville sont plus que jamais déterminées à aller jusqu’au bout. Certaines d’entre elles sont prêtes à donner leur vie pour cela. Pour certaines femmes qui ont voulu garder l’anonymat, les responsables qui viennent de Bamako n’ont rien à leur dire car c’est eux qui sont les premiers responsables de ces ttueries.

Niorodu Sahel, Moussa DIAKITE

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