À l’instar des autres localités du pays, la cité religieuse de Nioro du Sahel a abrité le 25 novembre la journée internationale de l’élimination des violences à l’égard de la femme.
C’était devant les anciens locaux de la préfecture en présence des autorités politiques et administratives locales, des représentants des organisateurs et des centaines de femmes en tenue orange venues de tous le huit quartiers de la ville.
Organisée par le Projet MEDIK et son partenaire ADG (Association pour l’Appui au Développement Global) en collaboration avec les services du développement social et de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, la journée visait à attirer l’attention des communautés sur la pertinence des violences faites aux femmes et aux filles afin qu’elles prennent elle-mêmes conscience pour un changement de comportement.
En effet, pour relever les défis liés aux violences dont les conséquences sont immenses préjudiciables et pour accélérer l’élimination des violences liées au genre notamment celles exercées sur les femmes et les filles, les autorités du pays à travers le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et ses partenaires ont engagé une série d’actions et de reformes.
Cette journée de sensibilisation des populations de Nioro présidée par le Sos Préfet de Nioro se situe dans ce cadre.
Selon le représentant de MEDIK M. Hamadoun N. MAIGA, le taux de prévalence des MGF/E au Mali demeure très élevé chez les jeunes filles de 0 à 14 ans soit 76% et chez les femmes de 15 à 49 ans soit 83% selon les enquêtes menées en 2015. Aussi, parmi les filles et les femmes de 15- 49 ans, 16% sont mariées avant 15 ans et 49% avant 18 ans. Les proportions de violences physiques et psychologiques demeurent aussi élevées.
A l’école, les disciplines violentes sont appliquées sur 34% des élèves et 14% sont de des formes sévères. A ceux-ci s’ajoutent les agressons psychologiques.
Malgré les efforts consentis dans ce sens, la pratique demeure. Ces violences à l’endroit des femmes et des enfants sont souvent liées à des aspects de la culture et de la tradition.
La journée ainsi célébrée à Nioro du Sahel est un cadre idéal pour les participants de comprendre l’ampleur, les différentes formes et les facteurs sociaux des violences, de se faire une idée sur les conséquences de ces violences et leur lien avec les complications obstétricales et décès maternels, d’être informés sur les conséquences faites aux femmes et aux filles mais aussi et surtout de connaitre les moyens de prévention contre ces violences.
Plusieurs activités ont marqué cette journée. Il s’agit entre autres des témoignages recueillis çà et là sur des cas de violences faites aux femmes, des sketchs d sensibilisation et des jeux concours sur des questions relatives au genre.
Les responsables de l’ADG ont mis à profit cette journée pour remettre aux maisons d’attentes des femmes de Nioro et d Bafoulabé une somme de 2 millions de FCFA.
L’occasion était bonne pour le Sous-préfet de Nioro M. Bakary CAMARA de saluer les initiateurs pour le choix de Nioro et de montrer toute la détermination de l’administration à accompagner MEDIK et ses partenaires dans leur combat de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
La journée a pris fin par la prestation d’un jeune rappeur du milieu qui a créé un son invitant les hommes à ne jamais violenter les femmes.
Nioro du Sahel, Moussa DIAKITE ( correspondant kayesinfos)