Incroyable mais vrai! Chacun à son tour chez le petit coiffeur. Voilà l’histoire incroyable de Mamoudou Diariatou Gassama, un jeune soninké originaire du Mali, âgé de 22 ans, a risqué sa vie pour sauver la vie d’un petit garçon de 4 ans suspendu au 4ème étage dans le vide samedi, 26 mai dans la rue Marx Dormoy à Paris 18eme.
C’était aux environs de 20h de Paris, que le jeune soninké avec sa dulcinée se balladaient dans la rue Montreuilleuse pour chercher un restaurant afin de régarder la finale de la League des Champions qui s’opposait entre le Real Madrid et le Liverpool. Avant le coup d’envoi de ce match galant, le jeune héros Mamoudou était parti commander un dîner. Et tout à coup, le jeune soninké tomba sur une foule aux regards impuissants qui criait et des voitures qui klaxonnaient pour signaler qu’un enfant est suspendu au 4ème étage dans le vide. Sans y penser aux risques, le jeune soninké a fait sortir ses griffes de lion pour escalader l’étage aux mains nues en tenant les balcons jusqu’à ce qu’il arrive chez le jeune garçon suspendu et le sauva dans moins d’une vingtaine de minutes. Une scène filmée par des des personnes présentes via leurs téléphones. D’après le jeune héros, c’est l’instinct d’humanisme et l’aide de Dieu qui lui ont piqué le coeur et motivé afin de sauver cet enfant inoccent. L’enfant sauvé, ses parents sont originaires de l’île de la Réunion. Son père était parti en ville en le laissant jouer. Sa mère avec ses autres enfants se trouvaient à la Réunion.
Alors, comme l’adage dit, tout travail mérite une récompense. C’est ainsi que le jeune héros fut reçu par la maire de Paris du nom d’Anne Hidalgo et le maire de Montreuil pour lui féliciter de sa bravoure historique. Et le lundi, 28 mai, le jeune héros accompagné de son grand frère ainé Diaby Gassama et d’autres parents marchaient sur le tapis rouge de l’Elysée pour une toute première fois à la rencontre du jeune président Emmanuel Macron. D’après l’ainé, dès 6h du matin à 23h plus de vingt cinq chaines de télévisions et des photographes étaient présents pour filmer l’entretien tête à tête entre le héros et le président. Le jeune héros raconte la scène à monsieur le président. Quand ton soleil se lève, personne ne peut l’empêcher. Alors, le président lui accorde la nationalité française, une carte de séjour, une maison de trois pièces et lui recrute directement dans la fonction publique des «sapeurs-pompiers» de Paris tout en lui félicitant pour son heroisme et son humanisme surtout. Il a d’ailleurs fait ses premiers pas où il a signé un contrat de 10 mois pour effectuer un service civique.
Dans moins de quatre jours, le jeune héros issu de l’ethnie soninké signe plusieurs contrats. Il est devenu aussi l’homme le plus médiatisé, le “black panther”, le “spiderman du 18e”, sa vidéo héroique de sauvetage, sa rencontre avec le président Macron, les maires de Paris et de Montreuil, son accueil dans le consultat du Mali, des stations TV et radios, etc. font le tour du monde sur les réseaux sociaux. Et tout à coup, des faux comptes ont été crées à son nom, des images semblables à la recherche des bébés suspendus se flannent sur les réseaux sociaux. Des politiciens se mettent à débatre sur son acte de bravoure. Des griots et traditionnistes composent à son honneur. Des écrivains en français et en soninké écrivent et poétent à son honneur.
Mais parlons un peu du parcours pathétique de ce jeune malien. Mamoudou Diariatou Gassama est né en 1996 à Yaguiné, cercle de Yélimané, dans la région de Kayes au Mali. Il est le fils de Makhan dit Kothié Bassa et de la défunte Diariatou Touré dite Sané Bandiougou. Mamoudou a eu toute son éducation dans ce village de Yaguiné. Il abandonna très tôt l’école par manque de moyen financier. Il est issu de l’ethnie soninké, un peuple, fondateur du premier grand empire ouest africain, l’empire du Ghana (Wagadu). Des traditionnistes aussi bien que des chercheurs ont tous avancés que ce peuple serait originaire de la vieille Egypte plus précisement de l’Assouan d’où le nom “Sooni”. Ce peuple, un grand cultivateur et commerçant, qui serait le premier groupe ethnie ouest africain à embrassé la religion musulmane très longtemps. Depuis ce temps, ce peuple faisait des commerces de villes en ville, des pays en pays afin de subvenir aux besoins familiaux. Cette émigration resta dans la tradition soninké jusqu’aujourd’hui certains la trouve comme “culturelle”. Dans cette société endogamique, l’éducation des enfants est faite de façon collective, une participation communautaire. Depuis à bas âge, les enfants sont imbibés dans les notions d’entraide, du respect de soi et de l’autre, d’humanisme et surtout de la honte car l’adage dit, la mort vaut mieux que la honte. Les contes, les devinettes, les proverbes, racontés par des vieilles personnes aux veillées crépusculaires permettaient aux jeunes soninkés d’apprendre ces vertus. C’est à Soninkara qu’on rencontre qu’une mère prèfère et défend un enfant étranger à son propre lait.
Le jeune héros Mamoudou et tant d’autres jeunes soninkés, depuis à l’âge de quinze ans, rêvent de partir en France à la quête d’une meilleure vie et d’un avenir radieux. Pour que ce rêve devient une réalité, un jour, le jeune Mamoudou décide de tenter sa chance ailleurs en espérant avoir un meilleur avenir. C’est ainsi qu’il commença le périple à Bamako, la capitale malienne où il mène l’activité commerciale de vente des sacs chez son cousin Diaby Gassama plus précisement dans la commune 6. Le jeune Mamoudou ne tardait pas à abandonner cette activité pour emprunter le chemin de la Côte d’Ivoire comme en a fait tant de ses parents soninkés au cours de leur avanture d’émigration. En 2011, le jeune Mamoudou quitte la Côte d’Ivoire et retourne au bercail. A la suite de ce retour au bercail, le jeune devient orphelin de mère (dors en paix Diariatou!). Après cet acte qui n’épargne personne, le jeune Mamoudou quitte le village Yaguiné pour revenir à Bamako. Puis il part au Burkina Faso, entre les dunes de sables du Niger et la Libye où il travaille pendant un bon moment dans une petite ville. Durant ce périple, le jeune homme a connu la soif, faim, le prison et le racisme. Au bout de quelques temps, il revient à Tripolie, la capitale Libyenne pour prendre le bâteau de tous les risques et dangers pour traverser la mer méditerranéene. Malheureusement cette première tentation n’a pas été souriante pour lui. Malgré cet échec, le jeune Mamoudou s’appuie sur son courage de lion pour y tenter une seconde fois, et c’est à la suite de celle-ci qu’il arrive aux larges de la côte Italienne, le Lampedoussa. Arrivé en Italie, on informa son frère ainé Diaby, qui fut étonné de lui voir traverser la mer de tous les dangers et risques. D’après ce dernier, il n’appreciait pas qu’il se lance dans cette avanture sombre, la traversée de la mer méditerranéene. A l’Italie, le jeune héros de Paris bénéficie d’une carte de séjour dont la validité est prévue en 2022. Donc, en septembre 2017, il quitte l’Italie pour arriver à Paris le 17 du même mois. A Paris, il est logé dans un foyer chez son frère ainé, dans une miniscule de chambre où le jeune dormait à terre, signale son frère ainé. A l’intérieur de cette chambre et tant d’autres des foyers de ce pays dit développé, des objets, ustensiles, habits, chaussures et des rats ne cessent de se boxer nuit et jour aux regards tourmants des clandestins. Donc à huit mois de son arrivée à Paris, le jeune Mamoudou, cultivateur à Yaguiné, vendeur des sacs à Bamako il y a quelques années, l’homme qui en a connu prison, la torture, l’échec, la soif et la faim, la traversée des dunes de sable du Sahara et la mer méditerranéene depuis la Libye, il devient un héros à Paris 18e comme son parent Lassana Bathily, un Soninké de Gadiaga, un autre cultivateur du Mali, sauveur des plusieurs vies en décembre 2015 dans l’attaque terroriste contre le centre commercial “Hyper Cacher”. Aujourd’hui, tous deux sont entrés dans l’histoire de cette vieille France sauveur du Mali en 2011 contre la montée foudroyante des terroristes et de tous sortes des groupes depuis les regions Nord du pays. Les bravours de ces deux jeunes soninkés font aussi écrire le “Sooninkaaxu” avec toutes ces vertus et réhausser l’histoire des guerriers de l’empire du Ghana (Wagadu). Ces deux jeunes de Soninkara de l’Est et d’Ouest, ont desormais des charges et des images à pérenniser à tout prix.
Le samedi 16 juin le “jarinte” (lion) fut accueilli comme un roi à l’aéroport international de Modibo Keita depuis Bamako. Depuis 14h00mn sous un soleil aplomb, des gens étaient sortis avec des banderoles : “Fan Club de Jarinte Maamudu Gasanma Xaayi”, “Jaahunu Jikke” tous venus pour accueillir le héros Gasanma accompagné de ses conseillers, Djénéba Keita (Maire Montreuille), Mams Yaffa et son grand frère ainie Diaby Gassama. Des journalistes de l’ORTM, de TV5 monde, KayesInfos et tant d’autres étaient aussi sur la place. Des chants et danses soninkés faisaient vibrer tous l’aéroport. Aux environs de 15h voilà le héros venu avec un sourire à lèvres, resté dans une belle voiture pour saluer sa population et prendre la direction de l’hôtel de l’amitié dans le centre ville de Bamako où il sera logé pendant quatre nuits. Et le lundi, le président Ibrahim Boubacar Keita l’ a reçu avec son équipe depuis le palais de Koubouba pour une toute première fois dans sa vie. Là-bas, il sera une fois de plus salué par le Président, mais ne reçoit pas une médaille de mérite national.
Après Bamako, le héros à été accueilli à Los Angeles aux Etats-Unis d’Amérique ce dimanche 24 juin, où la chaine Black Entertainment Television (BET) Award lui récompense par un prix spécial grâce à son acte de bravoure et d’autres héros aussi en ont reçu des prix. Alors, l’affaire de l’enfant du village de Yaguiné, vendeur des sacs à Bamako, dépasse les frontières africaines. Certes, il est plus difficile de devenir un héros, mais aussi comment pérenniser cette bonne image.
Bandiougou S. DRAME (Diallan) – KayesInfos