A l’occasion de la journée internationale du 06 février « Journée tolérance zéro à l’excision », l’évènement mobilisateur des champions en faveur de l’abandon des violences faites aux femmes et aux filles a été organisé le 06 février 2020 dans la salle de conférence du gouvernorat de Kayes. Placé sous le thème « Investir dans les adolescents, filles et garçons, à travers la formation et l’information, afin d’assurer l’atteinte de l’objectif tolérance zéro aux mutations génitales féminines en 2030 », cet évènement avait pour objectif de mobiliser les jeunes leaders de la région de Kayes à travers une rencontre sur les droits des jeunes filles adolescentes. Il a été organisé par l’association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles (AMSOPT). Les autorités administratives, les organisations de la société civile, les leaders coutumiers et religieux ainsi que les populations de Kayes et Khouloun ont pris part à cette rencontre. La cérémonie d’ouverture était présidée par le représentant du gouverneur de la région de Kayes Adama A Maïga.
Les violences basées sur le genre (VBG) sont des problèmes de protection, de santé et de respect des droits humains qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les filles et les femmes, les enfants en particulier, ainsi que sur les familles et les communautés. Malheureusement, peu de statistiques nationales existent pour confirmer la gravité du problème. Ainsi la région de Kayes est une zone dans laquelle le taux de prévalence des violences basées sur le genre est très élevé.
Selon Mme Diallo Fatoumata Sangaré, coordinatrice de l’AMSOPT de Kayes, « la date du 06 février est très important pour nous, car elle nous offre l’opportunité d’avantage les communautés de Kayes sur les conséquences qu’engendrent l’excision et les autres formes de violences faites aux femmes et aux filles et également mettre plus d’emphase sur le fait que la pratique de l’excision est une violation des droits humains, et par conséquent, elle doit être combattue, mais de manière intelligente ».
Cet événement constitue un moment privilégié pour chacun de nous, de nous interroger sur notre rôle et responsabilité dans ce combat. En effet, les violences faites aux femmes et aux filles constituent un fléau qui transcende les pays, les cultures, et les ethnies. Elles représentent une atteinte à l’intégrité, tant physique et psychique qui sont des violations des droits fondamentaux. C’est pourquoi, nous devons tous nous engager contre ces pratiques, a déclaré Adama A Maïga, représentant du gouverneur de la région de Kayes.
Lors de cet événement, plusieurs échanges ont été faits ; tels que des témoignages sur les conséquences de l’excision et le mariage précoce. Ainsi, le débat a été ouvert autour de ce sujet tabou, qui depuis toujours, n’a jamais fait l’unanimité. Il a été animé par Mme Magassouba Doussou Traoré. Ensuite les participants ont eu droit à des sketchs et des poèmes sur l’excision.
Il a pris fin sur une bonne ambiance folklorique de la troupe Douba dance de Kayes.
Maguette N’DOUR