Même si la plupart de nos coutumes ont disparu, il faut reconnaître que quelques-unes demeurent intactes, en milieu rural aussi bien qu’en milieu urbain. Celle-ci en fait bien partie. Il s’agit de l’interdiction aux enfants de toucher la viande sur le plat sans l’ordre de leurs supérieurs. Cette pratique est encrée chez les enfants, si bien que même si on les autorise à prendre la viande, certains par timidité ou par crainte d’être rudoyés, se contentent d’en grignoter, ou de s’en abstenir carrément. Dans certaines familles, on enlève toute la viande du plat, et la met de côté. C’est après avoir fini de manger, que le plus âgé se charge du partage. Méchant souvenir « Lorsque, mon frère et moi, étions à Mopti avec notre mère, un jour, au cours du repas, je coupais un morceau de chair du gros poisson de mer posé sur le riz au gras imbibé d’huile. A peine, je la fourrais dans la bouche, que le fils de notre logeur, me pinça du pied. « Laissez-nous respirer, c’est une question d’éducation. Si chaque parent s’occupait sérieusement de l’éducation de ses progénitures, en leur inculquant de bonnes manières, le changement n’allait pas tarder à intervenir », argumenta Lassana. Cet autre s’oppose à la pratique, qu’il qualifie d’injuste. Chaque fois qu’il mange avec les enfants, il leur accorde plus de liberté. Je les oblige souvent à prendre même les gros os, qu’on a toujours interdit aux enfants soi-disant qu’ils sont destinés aux grandes personnes. Seydou, explique que si on interdit à l’enfant de prendre le premier la viande, c’est pour justement éviter qu’une personne de mauvaise intention ne fasse quelque chose pour bloquer au travers de sa gorge le morceau. Selon Arby, cette pratique traduit le respect et la soumission de l’enfant envers son supérieur. Combien de fois, cette femme intellectuelle, demande à son époux de laisser leurs enfants manger de la viande ou du poisson à leur guise, sans recevoir l’ordre de qui que ce soit, car, soutient la dame, leur corps a besoin de croissance.
Ouka BA( correspondant kayesinfos à DIEMA).