Pour sa première expérience à la tête d’une sélection nationale, l’ancien gardien de but international a marqué le coup, en se qualifiant pour la phase finale de la CAN, Niger 2019. Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, Mourlé martèle qu’il ne compte pas s’arrêter là
L’Essor : Quels sentiments vous animent après la qualification des Aiglons à la phase finale de la CAN, Niger 2019 ?
Mamoutou Kané : «J’ai un sentiment de joie et de fierté. Un sentiment que je partage avec tout le peuple malien. Pour cette qualification, il faut beaucoup remercier les joueurs. Ce n’était pas évident avec la crise qui secoue le football du pays depuis plusieurs années. Les joueurs ont pris conscience de la situation, ils ont adhéré à mon projet. La chance nous a souri, nous avons fait un tournoi au Libéria (Tournoi U20 UFOA-A, ndlr). Cette compétition a été bénéfique pour nous. C’est à partir de ce tournoi que nous avons commencé la construction de l’équipe. Une semaine après le championnat U20 de l’UFOA-A, nous sommes partis jouer en Tanzanie. C’était difficile, mais les joueurs ont réussi s’imposer 2-1.
Au mach retour, c’était le même scénario, il ne fallait pas encaisser au départ. Les Tanzaniens nous ont fait balader pendant une bonne partie de la première période. Ensuite, nous avons marqué avant la mi-temps. A l’arrivée l’équipe a gagné sur le score sans appel de 4-1. Le match contre le Cameroun a été également difficile. Après le nul 1-1 de la manche aller au Cameroun, j’ai dit aux enfants que la qualification n’est pas encore acquise, qu’il reste une dernière partie. Le voyage du Cameroun a été très dur, notamment au niveau de l’hébergement, mais malgré tout les enfants sont restés concentrés sur l’objectif qui était la qualification. Après le 1-1 du match aller, l’équipe a gagné avec la manière 3-0 à domicile. Sur l’ensemble de son parcours, je pense que le Mali mérite largement sa qualification pour la phase finale. Je suis content pour mon pays et pour les enfants. J’espère que le meilleur est encore à venir pour eux. En tout cas, nous travaillerons pour ça.
L’Essor : Etiez-vous confiants pour la suite des événements, quand on sait que c’est votre première expérience à la tête d’une sélection nationale ?
Mamoutou Kané : «Je suis confiant, je crois en cette équipe et à ce que je fais. Le départ a été difficile, parce que ma philosophie est différente de celle des autres techniciens. Avant que les joueurs ne me comprennent, c’est très difficile. Je n’ai jamais douté que cette équipe pouvait se qualifier. Ces jeunes sont pétris de qualités et ont envie de réaliser quelque chose ensemble. Ils réagissent bien, quand ils encaissent un but et jouent sans complexe, quel que soit l’adversaire. Je suis un adepte du football offensif, je ne cherche jamais à fermer le jeu. Contre le Cameroun, on a joué pour marquer et l’équipe a été récompensée».
L’Essor : Avez-vous déjà une idée de votre programme de préparation, quand on sait que la phase finale de la CAN débutera dans six mois ?
Mamoutou Kané : «On va savourer d’abord notre qualification pour la phase finale et laisser les enfants récupérer. Nous allons élaborer notre programme qui sera ensuite déposée à la Fédération malienne de football. Dans ma tête, nous devons reprendre les entraînements le 10 août, avec trois séances par semaine. Au fur et à mesure, nous allons faire des matches amicaux locaux. Nous allons aussi chercher les matches amicaux internationaux. Nous allons mettre progressivement l’intensité et augmenter le nombre de séances par semaine pour développer la tactique, la technique, la puissance et la préparation mentale. Nous ne pouvons pas nous entraîner, comme en club, c’est–à-dire, tous les jours».
L’Essor : Avez-vous déjà ciblé des joueurs expatriés pour renforcer l’équipe ?
Mamoutou Kané : «Il y a des choses à revoir. Nous allons faire ce travail avec tout le staff technique. Certains postes doivent être revus ou doublés. Les portes de la sélection nationale restent ouvertes à tout le monde. Tous ceux qui peuvent apporter quelque chose à l’équipe sont les bienvenus. Nous allons donner la chance à tout le monde, mais ce sont les joueurs locaux qui constitueront la baser de la sélection. Au moment d’aller à la phase finale, s’il y a des expatriés disponibles, nous les prendrons. Aussi, avant d’élaborer ma liste, je dirai à chacun quel sera son statut lors de la phase finale de la CAN. Si un joueur n’est pas d’accord avec son statut, on se passera de ses services. Généralement, ce sont les remplaçants qui pourrissent l’atmosphère au sein du groupe».
Ladji M. DIABY