L’ONG , Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles(AMSOPT) en partenariat avec ONU Femmes a organisé du 13 au 17 janvier 2019 des rencontres inter villages dans les villages de Damakebougou, Dramane et Gakoura. Ses rencontres avaient pour objectif d’accélérer le changement de comportement et la prise de décision pour l’abandon de l’excision au sein des communautés.
L’engagement des communautés est crucial pour pérenniser le processus d’abandon des mutilations sexuelles féminines et des mariages d’enfants. C’est pourquoi une des activités phares de cette année est l’organisation de rencontres inter villageoises durant lesquelles des délégations des villages pilotes vont à la rencontre des villages de la zone du projet n’ayant pas encore entamé la démarche de l’abandon.
Des rencontres seront organisées entre les villages pilotes et certains villages (d’abandon difficile) et ou d’autres villages non encore ciblés par les activités du projet. Des délégations mixtes (hommes, femmes, relais communautaires, chefs de village, leaders d’opinion, etc..) de trois ou quatre villages seront constituées et iront à la rencontre d’autres catégories de villages . Le personnel de santé (matrone, infirmier.e, sage-femme) pourra être associé aux rencontres.
Ces rencontres permettront de partager les expériences vécues dans les villages engagés dans la dynamique de l’abandon des mariages d’enfant et de l’excision, les avancées, les problèmes rencontrés, les doutes et les convictions. Cette activité sera essentielle pour renforcer la dynamique collective d’abandon et pour pérenniser et entériner les décisions d’abandon des mutilations sexuelles féminines. Lors de certaines rencontres, les anciens villages d’intervention de l’AMSOPT ayant abandonné les MGF/E et mariages d’enfants seront également conviés. Cela permettra d’influencer positivement les communautés nouvellement engagées dans la démarche.
Les activités réalisées entre les différents villages ont porté sur un échange d’expérience entre les villages ayant abandonné et les villages qui ne se sont pas encore engagés dans la voix de l’abandon.
Cet échange a commencé avec la présentation des participants ensuite les villages d’abandon ont eu à relater les activités que mènent AMSOPT dans leurs villages auprès des différents groupes cibles de la communauté (les hommes, les femmes, groupements des jeunes). Ils ont ensuite mis l’accent sur les difficultés rencontrées par AMSOPT dans la mobilisation des hommes au tour de la thématique de l’excision.
Tout au long de la rencontre ce fut des échanges fructueux d’expériences entre les deux statuts de village à savoir abandon, mitigés et réticent sur les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des activités du projet.
Pour les résultats acquis dans ces rencontres, un dialogue inter villageois est installé au tour de la question des MGF/excision et du mariage d’enfants ;
Les villages réticents ou mitigés ont évolué de statut.
Pour les témoignages, « Au début je disais aux gens de ne pas écouter les animateurs du projet, mais à travers certaines rencontres j’ai su que l’excision a des effets négatifs sur la santé des femmes,par exemple ma femme a rencontré des difficultés lors de l’accouchement et nous les jeunes chaque dimanche , organisons des rencontres pour parler sur les conséquences de l’excision et du mariage d’enfants. » dixit un jeune de Koumamadiya.
» J’ai participé à une cérémonie du projet en 2011, dès lors j’ai su que l’excision et le mariage précoce ont causé d’énormes problèmes aux femmes, raison pour laquelle j’ai invité officiellement le projet à venir organiser une rencontre ici et échanger avec les populations à fin qu’elles puissent abandonner ces pratiques. » a déclaré le chef de village de Damankebougou.
Les rencontres ont pris fin par un bon espoir de voir dans les jours à venir les villages réticents à adopter un changement de comportement positif.
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