Retour sur une semaine de peur, d’angoisse, d’espoir perdu bref tragique pour la famille Coulibaly et pour toute une région – KAYES
Kalilou Coulibaly dit Baba (Lakouta) et Bakary Sacko sont des intimes amis depuis longtemps. Une amitié qui s’est mal terminée.
Le défunt M. Coulibaly était un grand commerçant et gérant d’une agence Western Union au grand marché de Bamako. Plusieurs jeunes travaillaient avec lui dans cette agence. Il est âgé de 52 ans qui est très bien connu comme était d’ailleurs son feu père Adama Coulibaly, qui était un grand commerçant dans le même marché. kalilou Coulibaly était humble, respectueux, près à offrir son service à qui que ce soit mais dans la dignité et l’honnetête. Il est originaire de la région traditionnelle soninké “Diallan” et Bakary Sacko son ami, est originaire de la région traditionnelle soninké “Soroma” plus précisément de la ville de Diankon. Diallan et Soroma se trouvent dans le cercle de Bafoulabé, dans la région de Kayes. Des liens traditionnels lient ces deux villages traditionnelles soninké. D’ailleurs, plusieurs filles Diallanaises sont mariées dans les différentes villes de Soroma. Donc, grâce aux valeurs sooninkaaxu, M. Coulibaly fait trop confiance à Sacko dans l’affaire de la vente des parcelles et autres. Cette amitié dépasse les bornes car la dette de monsieur Coulibaly arrive à deux cent millions de franc cfa (200,000,000 fcfa) à Sacko, l’homme à double facette. Malgré cette dette faramineuse, leur amitié coulait comme l’eau du fleuve.
Une amitié qui termine en queue de poisson
Une des preuves est que le mercredi 02 janvier 2019, M. Bagaga, un jeune parisien originaire du même village que Kalilou Coulibaly, arrive dans l’agence de ce dernier afin de l’aider à avoir une parcelle. Directement, Coulibaly téléphone son intime ami Sacko et l’informe de cela. Monsieur Bagaga accompagné de son ami, leur deux fils et Sacko embarquent dans sa voiture et prennent la route de Safo, un village de la commune I (Banconi) de Bamako. Il montre les parcelles à ce jeune parisien. Au retour, une fois à la maison, Sacko téléphone successivement le jeune homme endeuillé car il avait perdu sa grande mère au même jour. Ce dernier lui fait savoir de cette triste nouvelle. Mais, l’homme à double facette lui fait savoir qu’il veut de l’argent car il prépare un voyage très bientôt. Cette affaire est restée ainsi.
Le jour où il commet l’irréparable !
Cependant, dans l’après midi du samedi 05 janvier, l’homme à double facette téléphone monsieur Coulibaly et lui informe que des individus mal intentionnés sont dans sa parcelle à Safo, donc de lui trouver au bord de son véhicule pour passer là-bas. Sans hésitation, monsieur Coulibaly quitte l’agence et réjoint ce dernier.
Le crépuscule est passé, toujours Coulibaly n’est pas de retour dans la famille. Mais avant, un de ses pères Cheickna Fofana avait eu une conversation téléphonique avec Coulibaly et ce dernier lui fait savoir qu’il est à Torodo pour l’affaire déjà mentionnée. Ils ont eu une quarantaine de minutes de conversation. La nuit du samedi est passée ainsi. Et le lendemain, les frères informent Fofana que Coulibaly a passé la nuit dehors. Ce dernier fut surpris de cette nouvelle. Et c’est ainsi que la famille saisit la police, mais la police leur demande de saisir le procureur pour donner une autorisation. Un appel à disparition fut lancé dans le médias et aux différents réseaux sociaux. La communauté diallanaise fut surprise de cette disparition de ce digne fils.
Auparavant, lorsque les deux amis arrivent au lieu, ils ne trouvent personne au niveau des parcelles de M. Coulibaly à Torodo. Donc, le sanguinaire propose à son ami dans sa propre parcelle de 5 héctares (un héritage de son père décédé) clôturée à Safo. Une fois qu’ils arrivent dans la cour, il dit à l’ami qu’il a l’intention de faire un forage avec le puits qu’il avait creusé dans la cour. Près du fameux puits qui se trouve au côté Ouest de la cour, le sanguinaire pousse son ami dans le puits d’un profondeur de 18 mètres. Il lance un gros caillou et des briques pleines dans le puits puis le remplit par deux chargements de sable d’un camion de dix roues.
Le lendemain, dimanche matin, des recherches sont mises en place dont le sanguinaire Sacko se trouve à la tête des chercheurs. La journée de dimanche et celle de lundi se sont passées ainsi sans suite.
Il tombe dans son propre piège !
Mais, via des questionnements du sanguinaire, des soupçons se font sentir. C’est ainsi le sanguinaire appelle le collègue du défunt de se rencontrer au niveau du zoo pour lui remettre le frais de déplacement de la police, mais de ne pas citer son nom. Heureusement ce dernier refuse, mais informe la police de l’attitude. Selon le dit du père Cheickna Fofana, le sanguinaire propose quatre millions de franc cfa à un policier de le laisser s’enfuir, mais ce dernier résiste . C’est ainsi qu’il tente de s’enfuir, la police l’attrape. Après avoir été bien cuisiné par les policiers, le sanguinaire finit par cracher la triste vérité. Et à deux heures du matin, il part montrer le lieu du crime à la police, cette grande cour ou deux petites maisons et deux toilettes sont déjà construites à l’intérieur.
La journée du mercredi fut longue !
Cette nouvelle fut incroyablement et tristement apprise par les deux familles, parents, amis et collègues.
Le mercredi matin, des frères, parents, amis ,jeunes ,vieux, l’équipe de la police scientifique et des sapeurs pompiers se retrouvent au lieu du crime pour extraire le sable d’un puits de 18 mètres de profondeur. Ce sont les civils qui descendent dans le puits et remplissent des sceaux et ceux du dehors les tirent par des moyens rudimentaires disponibles car les forces de l’ordre n’avaient pas des matériels adéquats. La journée du mercredi est passée ainsi.
Le corps retrouvé et une famille inconsolable !
Le lendemain, très tôt le matin, ils se retrouvent là-bas encore et ce sont aux environs de 17h que le corps a pu être exhumé du puits. Le même jour au créspuscule, l’enterrement a eu lieu. Le défunt est parti en laissant derrière deux épouses, des enfants, des parents et collègues inconsolables.
Cet acte ignoble d’un sanguinaire de l’ethnie soninké pose d’énormes questions sur des valeurs ancestrales que les anciens ont légués aux enfants depuis des siècles. Est ce dire que le Soninké d’hier n’existe plus ?
C’est à la cour d’assises que le sort du sanguinaire sera prononcé. La famille endeuillée exige une justice impartiale sinon…
Bandiougou DRAME, correspondant du groupe média Kayesinfos.com